You ? Here ? [ Graaace <3 ]

« Plus vite ! Wilde bouge toi les fesses bordeldemerde ! »

Il y avait deux semaines de là, à l’autre bout du terrain verdoyant de New York, le coach de la célèbre équipe de Lacrosse de Long Island toujours aussi charmant venait d’hurler à pleins poumons un ordre en direction du plus sexy des attaquants qui s’efforça d’accélérer une toute dernière fois. Non pas que ça le fasse réellement chier de courir pour du vent mais tout simplement car il était déjà extraordinairement doué et qu’il ne voyait donc pas l’intérêt de suivre le même exercice que les autres membres de son équipe. Evidemment. Mais peut importe c’était le dernier entraînement de l’année, dans cinq minutes il serait dans les vestiaires pour prendre sa douche & claquerait la porte du club, il n’aurait plus à écouter les conseils & ordres carrément inutiles de son pseudo coach ni même à supporter les blagues et l’humour à la con de ses co-équipiers qui devaient tous avoir genre dix ans de plus que lui et enviaient son talent et son expérience qu’ils n’auront jamais. Allez ciao tout l’Monde je pars à Los Angeles pour m’offrir des vacances de folie & je vous e.n.m.e.r.d.e. Ethan, les joues rougies par l’effort, fixait rêveusement pendant quelques secondes l’herbe fraîchement coupé & légèrement humide du stade parfaitement entretenu lorsqu’il entendit l’ultime coup de sifflet qui clôturait la saison dont il avait tout simplement été le héros. Inutile de préciser que sa belle gueule était tout aussi responsable que son coup de crosse de sa notoriété publique & de son image qui faisait de lui la nouvelle idole Sportif adorée de tous. Parfait, tout était parfait. La vie du jeune Ethan l’avait toujours été et il ne voyait pas son avenir autrement. Il avait tout ce dont tout le Monde rêvait et ne pouvait espérer mieux, du moins, c’est ce qu’il pensait.
Et Aujourd’hui il était en plein cœur de Los Angeles, ville connue pour ses déboires, ses stars déchaînées, réputée pour ses restaurants & boites de nuits hors de prix et surtout pour ses belles blondes. -Non Ethan n’est pas un obsédé, il sait juste profiter des bonnes choses (a).- Il était là depuis quelques jours seulement et déjà le hall de la villa –qu’il avait acheté deux ans auparavant mais dans laquelle il n’avait jamais mis les pieds jusqu’à cet été- était comblé de paquets et de sacs remplis de vêtements neufs qu’il ne porterait sans doute qu’une fois avant de les oublier au fond de son impressionnant dressing. Bien que l’heure de la matinée soit avancée, pas un seul des rayons du Soleil matinal ne filtraient au travers des volets de l’impressionnante demeure qui étaient encore clos. Allongé de tout son long sur son lit King Size, Ethan se mit à gémir de douleur après avoir renoncé à ouvrir les yeux, ce qui était bien trop désagréable. La veille au soir il s’était rendu dans une de ces boites réservés aux gens fortunés & médiatisés dont le commun des mortels ne pouvaient –heureusement- pas accéder. –et dont il avait oublié le nom d’ailleurs- et avait rencontré une bande de filles plutôt alléchantes dans le genre Californiennes-trop-bronzées-pour-que-ce-soit-naturel, leurs avaient offert un verre, puis deux… Pour finir par se prendre une cuite M.o.n.u.m.e.n.t.a.l.e. Car oui, au delà de l’image sobre et saine qu’il donnait de lui, le beau brun cachait avec brio son petit jeu et inutile de préciser qu’il adorait tomber dans l’extrême en faisant toute sorte d’excès. Evidemment le lendemain n’était jamais une partie de plaisir et en ce moment même notre jeune homme était bien placé pour le savoir : Un marteaux piqueur semblait ne plus finir de s’acharner sur ses tempes et c’est dans un effort quasi-surhumain qu’Ethan réussit à se lever. Après avoir avalé trois cachets d’Aspirine, il n’y avait plus qu’un seul moyen, combattre le mal par le mal : Prendre une douche gelée. L’impact de l’eau froide sur le corps musclé du jeune homme eut pour effet immédiat de le revigorer et de le remettre d’attaque en quelques minutes seulement, ses gueules de bois avaient beau être violentes elle ne duraient jamais longtemps. Fort heureusement d’ailleurs. Une serviette blanche immaculé nouée autour de la taille, Mr Wilde hésita quelques instants devant son armoire et opta finalement pour un simple tee-shirt noir & un jean brut qu’il ne se souvenait même pas avoir acheté un jour. S’il faisait particulièrement attention à lui, le jeune homme accordait peu d’importance au choix de ses habits car il savait que quoi qu’il mette il était toujours diablement sexy. –Juste pour le plaisir des yeux https://2img.net/r/ihimizer/img146/1977/normal11ob9.jpg
(a)-. Il ne pût s’empêcher de se regarder dans le miroir un petit sourire d’autosatisfaction en coin, narcissisme quant tu nous tiens. L’heure tardive -15h précisément- n’étant pas propice à faire un jogging sous le soleil écrasant de Miami, le beau brun décida qu’aller faire un tour en moto n’était pas une mauvaise idée, il n’aurait qu’à passer au Starbucks pour prendre un café glacé puis irait faire sa petite virée avant de se rendre à la plage faire du Surf et exhiber son corps parfaitement musclé à la vue de toutes les filles. Arès avoir enfilé sa veste en cuir qui lui donnait un air de Bad Boy so sexy il mit son casque et fit vrombir le moteur de son Aprilia flambant neuve, petit cadeau qu’il s’était offert au début des vacances. Direction Starbucks.

Les Starbucks était sans aucun doute la chaîne de café la plus réputée et prisée de tout les USA, il n’était donc pas surprenant que le lieu –bien que ce ne soit pas le seul en ville- soit bondé l’après-midi. En voyant le Monde et le bruit régnant en maître, Ethan soupira d’agacement mais un sourire apparut sur ses lèvres lorsqu’un petit garçon, ayant reconnu son joueur fétiche et qui le regardait avec admiration, vint lui tendre un petit bout de papier ainsi qu’un stylo. Le jeune homme était peut-être un salop sans cœur mais il y avait une seule chose sur laquelle il ne pouvait s’empêcher de craquer : voir l’admiration qu’il suscitait dans les yeux d’un enfant. Et ce n’était pas seulement parce qu’il avait une image exemplaire de lui à donner, car aussi étonnant que cela puisse paraître son désir le plus fort serait d’avoir un petit garçon, une famille. Mais l’idée était tout simplement inconcevable. Chassant ses pensées qui envahissaient son esprit, Eth’ se baissa pour signer la feuille et ébouriffa les cheveux du bonhomme qui le remercia & s’en alla heureux, pressé d’aller annoncer la nouvelle à ses parents. Touché, le beau brun le regarda partir et, toujours accroupit, finit par se relever. Mais alors même qu’il se tournait il se heurta à quelqu’un qui vraisemblablement avait déjà passé sa commande car ce qu’il crut reconnaître être un frappucino à la framboise s’étala sur le tee-shirt de notre homme qui complètement furieux de constater les dégâts sur son nouveau tee-shirt n’avait pas daigné lever la tête, s’exclama avec colère :

- Putin mec ! Tu pouvais pas faire ga…

Ethan s’était brusquement tût, oubliant tout d’un coup son tee-shirt maculé. Impossible d’ajouter quoi que ce soit. Il venait de relever la tête et la phrase s’était interrompue, bloquée dans sa gorge. L’expression de son visage avait changé. Il avait du mal à respirer, comme si l’on venait de lui assener un violent coup de poing en plein estomac et qu’il n’arrivait pas à reprendre son souffle. Ce n’était pas un homme face à lui, c’était une femme. Et cette femme n’était autre que…

- Grâce.

Ce n’était pas une question, ni une affirmation d’ailleurs. Un simple murmure. Comme s’il devait prononcer à nouveau le prénom de celle qu’il avait tant aimé. Cinq ans, ça faisait cinq ans. Ethan venait brusquement de prendre conscience qu’elle était là, devant lui, depuis toutes ses années sans nouvelles. La première année où il s’était séparé -priorités oblige- il avait continué à l’appeler, ils se parlaient longuement, se racontaient leurs journées, leurs manques l’un de l’autre et projetaient même parfois de se voir lorsqu’ils se trouvaient dans la même ville, puis les appels s’était fait plus rares. Emplois du temps surchargés, interview interminables, shoot’ pour elle, match pour lui, manque de temps, manque d’envie, manque de tout. Il n’avait cessé d’espérer la revoir un jour, mais au bout de cinq ans, les espoirs s’étaient évanouis pour laisser place à un vide immense, un vide immense et irremplaçable. Mais si à l’intérieur Ethan était complètement brisé, à l’extérieur il n’en laissait rien paraître, pas la moindre expression de joie, de peine, ou de nostalgie sur son visage d’Ange. Juste un sourire amusé et parfaitement idiot qui reflétait son côté froid et détestable qui avait disparut lorsqu’ils étaient ensemble pour réapparaître quand il n’avait plus pût supporter cette souffrance & solitude impossible.

- Qu’est-ce que tu deviens ? Ca fait longtemps ! Ca va faire quoi, deux ans qu’on ne s’est plus vus ?

Connard. Il savait parfaitement que ça faisait exactement 5 ans qu’ils ne s’étaient plus vus. Malheureusement l’indifférence était la seule arme qu’il avait trouvé pour se protéger de ses sentiments vis-à-vis de Grâce.

« En cette journée, le temps sera doux, et on prévoit quelques éclarcies pour la fin de matinée. » Grace appuya sur le bouton off de la radio, sortit de la salle de bain et se rendit à sa garde-robe. Elle enfila une simple et chic robe noire Versace qui s'arrêtait au milieu de ses cuisses et dévoilait ainsi ses jambes fines et musclées si enviées, puis elle accessoirisa sa tenue avec un chapelet blanc nacré qui lui donnait un style certain, et enfin, elle sublima le tout en chaussant une paire de derbies à talon très tendance, des Manolos assurément, marque fétiche de la belle.

- Délicieuse .. Déclara l'amant oublié. La belle blonde se retourna précipitamment,
et jeta un regard noir à son interlocuteur.

- Qu'est ce que tu fais encore ici toi ? Dégage ! Ordonna t-elle, furieuse, en pointant la porte du doigt.

- Mais bébé .. On a passé une si belle soirée ..

- DE-HORS ! Miss Appleby s'empara des affaires du jeune homme et les balança par la fenêtre de sa villa, elle se dirigea ensuite vers l'entrée et ouvrit la porte à son interlocuteur afin de le faire déguerpir plus rapidement.

Une fois qu'il fut partit, la jeune femme poussa un long soupire, et se rua vers son sac nouveau sac Balenciaga. Elle en sortit un paquet de Marlboros encore plein, et se précipita de l'entammer. La cigarette du matin, la meilleure .. Grace s'abandona sur le canapé de l'entrée, et ferma les yeux. Qu'avait-elle encore fait ? La demoiselle se remémora alors la soirée passée, elle s'était sentit seule, trop seule, et s'était donc rendue dans une de ces soirées huppées gorgées de célébrités. Assise au bar, elle avait commencé avec un verre de tequila sunrise, puis, en avait pris un deuxième, et avait continué sur sa lancée en alternant Vodka Litchi, Martini, et Whisky .. Enchaîner ces boissons alcoolisées lui donnait l'impression que tous ses soucis disparaissaient, car oui .. Elle en avait.
Principalement préoccupée par la relation complexe qu'elle entretenait avec ses parents, pas un seul jour ne passait depuis sa plus tendre enfance sans qu'elle n'y ait songé. Elle se considérait désormais comme orpheline, bien que ni son père, ni sa mère soit mort, c'était comme si, la jeune femme souffrait de leur indifférence, et cela depuis toujours. Bien-sûr, ils lui offraient tous ce qu'elle souhaitait, mais on ne l'achetait pas, on achetait pas son enfant, et encore moins son amour. Pas un seul coup de fil de leur part n'avait été passé depuis qu'elle avait emménagé à Los Angeles, aucune nouvelle d'elle n'avait été demandé, rien, le chaos, le néant.
Puis il y avait cette vie, ce mode de vie, qui malgrès les apparences, ne lui convenait pas. Elle pouvait acheter le monde entier désormais, mais qu'est ce qu'elle en avait à foutre ? Etait-ce cela qu'on appelait le nirvana ? Et ces soirées mondaines, peuplées de gens soi-disant branchés. En réalité, s'y trouvaient que des hommes, clones de Casanova, et des femmes, détestables, ou superficielles au possible, ou encore, désespérées. Désespérées, c'était peut-être bien ce qu'elle était .. La preuve, Grace avait finalement rencontré un Don Juan des temps modernes, avait encore bu quelques verres de champagnes, et lui avait offert son corps. Bien-sûr, elle était consentente, comme toutes les autres fois d'ailleurs, mais elle le faisait par bonté. Oui, selon elle, baiser était synonyme de bonté. Elle avait oublié toute la magie de faire l'amour, de toute manière, elle ne disait plus : « faire l'amour » car il n'y avait plus d'amour. Plus d'amour ..
Miss Appleby n'aimait plus, et cela depuis quelques années maintenant. Elle avait aimé, un certain Ethan Wilde, mais c'était du passé désormais. Il lui avait fait voir la vie sous tous les angles, tous plus beaux les uns des autres, pendant un an, pendant une petite, toute petite, microscopique année .. Ensuite ils s'étaient séparés. Leurs ambitions les avait séparé. Elle était devenue mannequin, et lui, joueur de lacrosse. Au bout de 3 années passées loin de son tendre aimé, la jeune femme avait réussi à mettre ses sentiments de côtés pour ré-apprendre à apprécier, et elle l'avait fait, avec Tyler, Tyler McLampen. Un simple boxeur, qui l'avait finalement abandonné pour se consacrer entièrement à sa carrière, et qui par la suite, avait réussi à devenir professionnel. La belle blonde se rendit compte alors qu'elle ne l'aimait pas, pas aussi sincèrement qu'elle ne le pensait, mais malgrès cela, il l'avait blessé, et elle comptait bien lui faire payer .. Une perle salée roula sur la joue de Grace, la demoiselle l'essuya au plus vite, et tira une longue taffe de sa cigarette avant de s'emparer de son sac Balenciaga et se son perfecto orangé. Il fallait qu'elle aille prendre l'air, elle étouffait.

Le Starbucks, lieu sein, pour gens seins. Cela faisait un bout de temps que Grace n'y avait pas mis les pieds, et c'était le moment où jamais. La belle blonde pénétra dans le café, signa quelques autographes et posa devant plusieurs objectifs avec des inconnus avant d'aller commander. C'est là qu'elle entendit une critique lui étant destiné :
« anorexique. » Miss Appleby ignora, et garda la tête haute. Elle avait l'habitude de reçevoir des tonnes d'insultes, elle était mannequin reconnue de tous, alors elle avait toujours le droit aux clichés absurdes, mais cela l'importait, cependant, lorsqu'on la disait anorexique, ou qu'on lui faisait porter le chapeau pour tous les problèmes de mal-nutrition chez les adolescents, là, elle était touchée. Elle se persuadait du contraire, et ON la persuadait du contraire, mais un songe de culpabilité régnait. Elle ne savait comment faire face à ses situations,
alors elle ignorait, c'était sa seule défense.

- Un frappucino à la framboise s'il vous plait. Demanda t-elle à la serveuse.
Une boisson bien sucrée pour prouver .. Prouver quoi ? C'était pitoyable.

Grace fit demi-tour, et s'avança dans la salle avec sa démarche classe et bien à elle qui semblait dire : « Je vous emm*rde tous ! » En une poignée de secondes, un homme se releva pour apparaitre dans son champs de vision et la belle le heurta. Elle ne comprit pas instantanément ce qu'il venait de se passer, mais elle put constater les dégâts .. Son frappucino s'était renversé sur le T-shirt noir du jeune homme.

- Merde .. Murmura t-elle, tout en rougissant. La belle blonde releva le menton pour découvrir l'identité de son interlocuteur, elle s'apprêtait à lui faire des excuses quand elle reconnut alors .. ETHAN, Ethan Wilde, oui, c'était lui, il était revenu, au bout de cinq longues années. Les idées se bousculaient dans sa tête, elle ne comprenait absolument pas ce qu'il se passait et restait bouche bée. L'homme qu'elle n'avait jamais réussi à oublier, et qu'elle avait toujours aimé avait-il bel et bien fait son retour ? Il avait changé, mais au fond, non. Il avait pris en muscles, s'était élargit des épaules, avait changé de coupe, avait grandit. Grace parvint enfin à faire disparaître son air ébahi et niaiseux, et se dessina alors un sourire amusé sur son visage angélique. La demoiselle venait de se rappeler d'une petite anecdote les concernant. Jusqu'à leurs 18 ans respectifs, la belle avait toujours dépassé son aimé, et cela avait toujours complexé celui-ci. Désormais, le bel homme faisait bien dix centimètres de plus qu'elle, et cela ne lui allait pas plus mal.
Une boule se forma dans la gorge de miss Appleby suite aux paroles du jeune homme. Deux vulgaires années ? Bien sûr que non, cela faisait cinq longues et interminables années. L'avait il oublié ? Est-ce que les sentiments qu'elle éprouvait pour lui n'étaient plus réciproques ? Non, non .. Ethan jouait la carte de l'indifférence, et elle le savait. Elle le connaissait bien trop, seulement pourquoi ? Qu'est ce que cela lui apportait ? Cela, elle l'ignorait. Peut-être aimait-il la torturer .. Quoi qu'il en soit, s'il voulait jouer à ce jeu, elle en ferait de même.

- Ethan, Ethan .. Wilde ? C'est bien ça ? Quelle surprise de te voir .. Je croyais que tu étais resté à New York pour devenir joueur professionnel de .. Qu'est ce qui te passionnait déjà ? Ah oui, de lacrosse. Qu'est ce que tu fais ici ? Eh bien, en ce qui me concerne, je deviens une femme épanouie. Je suis mannequin international, que demander de plus ? Grace esquissa un sourire comblé, laissant entrevoir ses magnifiques quenottes blanches et alignées. Hy-po-crite.

- Vraiment ? Cela fait deux ans que l'on ne s'est pas vu ? Je ne vois décidemment plus le temps passer,
les aiguilles sur ma montre tournent si vite. La belle gloussa, mais son rire sonnait faux, si faux ..

Ethan ressentait la même sensation que lorsque l’on plonge la tête sous l’eau, tous les bruits assourdissants autour de lui s’étaient estampés soudainement pour laisser place à un bourdonnement incompréhensible. Et toutes les personnes, un macchiato ou autre café à la main, qui s’étaient tut en se retournant pour observer la scène entre nos deux jeunes anciens amants, n’en était pas la cause. C’était comme s’il venait de se couper du Monde réel. Il sentait les battements de son cœur résonner contre sa poitrine avec une force inimaginable à lui en faire grimacer de douleur. Mais ce n’était pas là la cause de sa souffrance. Non, la cause de son malheur se trouvait face à lui, se tenant fière et droite, son sourire insolent sur ses lèvres rouges et délicieuses qu’il voulait embrasser à nouveau. Il devrait se sentir heureux, apprécier pleinement la chance d’être tombé par hasard sur celle dont il rêvait tous les soirs. Mais au contraire, les retrouvailles se révélaient être encore plus pénibles que l’absence et le manque d’elle qu’il avait éprouvé tout les jours jusqu'à aujourd’hui, il ne s’étaient pas jetés dans les bras l’un de l’autre ni même enlacés, comme si cette petite rencontre imprévue les amusait plus qu’autre chose et dont tout deux, ayant désormais des préoccupations plus importante et une vie pleinement comblée, se moquaient pas mal. Mais la vérité était-elle que si Grace ne l’avait ne serait-ce que frôler, Ethan se serait mis à chialer comme un véritable gamin sans pouvoir s’arrêter. Heureusement pour lui, la belle semblait tout aussi récitante à un quelconque contact physique entre eux. Et il était là, comme un con, à la regarder avec cet air arrogant et sûre de lui qui ne faisaient que trahir d’avantage son manque de confiance en lui et dont Grace était parfaitement consciente. Elle était bien la seule fille à ne pas tomber dans son petit jeu. Il ne pouvait tout simplement pas la duper pour simple raison qu’elle le connaissait par cœur. Le beau brun, qui ne cessait jamais d’être sur ses gardes, avait mis son âme a nu pour Elle. Elle, qui avait fait littéralement exploser cette barrière qui empêchait notre jeune homme de dire ce qu’il ressentait. Elle, qui lui avait montré a quel point la vie était faîtes de choses simples. Elle, qui avait fait de lui un autre homme.
Elle, qu’il avait aimé comme un fou.

L’aimait t’il encore ? Ce verbe que Grace avait appris à Ethan semblait flou dans sa mémoire comme s’il en avait été privé au moment où elle était partit. Et il n’en savait rien, rien du tout. Le souvenir brûlant sur sa peau et en lui qu’elle avait laissé comme une marque, l’imprégnerait à jamais. Néanmoins, au fil des semaines, des mois qui étaient devenus des années, cet amour s’était transformé en tristesse puis en haine. Haine véritable. Il l’a détestait d’être partit, et il se détestait de l’avoir encouragé à entrer dans cette Putin d’agence de Mannequinât qui avait fait d’elle une Star. Non pas qu’il soit jaloux au contraire car lui aussi avait gravit les échelons de la Gloire avec succès et brio. Mais il avait tout fait pour son bonheur à elle, oubliant le sien, et elle l’avait abandonné. On pouvait oublier de prendre ses clefs, on pouvait oublier une casserole sur le feu, on pouvait oublier des tas de choses. Mais pas l’être que l’on aimait le plus au Monde. Ethan n’échappait pas à cette règle, mais la belle Grace en serait-elle l’exception ? Il semblerait bien qu’elle, est réussit à passer outre leur relation pour démarrer une vie toute neuve, dont le beau brun ne faisait pas partit. La réponse de celle-ci tira un sourire amusé à notre jeune homme. Elle ne savait même plus son nom de famille. Du moins, elle feignait de ne pas se le rappeler. Et ça amusait Ethan, réellement. Voir à quel point ils se rendaient stupides tout deux a joué au jeu de l’indifférence comme au tout début de leur relation était aussi marrant que pitoyable car ils savaient l’un et l’autre qu’ils se connaissaient par cœur et que ce petit jeu ne durerait pas éternellement. Il fallait qu’il change sa façon d’agir, ils étaient plus que jamais sur leurs gardes, il ne devait faire aucune erreur, comme si une espèce de guerre s’était déclaré implicitement entre eux il fallait changer de tactique. Il voulait qu’elle s’en veuille de l’avoir quitté. Il voulait lui faire du mal mais il ne savait pas s’il en était capable. Pas avec elle.

« Je deviens une femme épanouie ». A la phrase de la jolie blonde, Ethan tiqua. C’était la vérité, Elle était devenue une femme et était plus belle que jamais. Grace lui demanda alors ce qu’il faisait ici et profita pour lui annoncer qu’elle n’avait jamais été autant heureuse de sa vie. Ethan eut du mal à rester silencieux et parfaitement calme, il avait envie de hurler, de lui dire que non, ça ne pouvait pas être possible, qu’elle ne pouvait pas avoir oublié tout ce qu’ils avaient vécus ensemble. Peut-être qu’il allait trouver la force de lui faire du mal finalement. Il passa une main dans ses cheveux en bataille avant de lui répondre :

- Tu me manquais tellement Andréa que j’ai décidé de partir à ta recherche. Je ne pouvais plus vivre sans toi.

Ethan avait dit cela en plongeant son regard bleuté dans les yeux de la jeune femme pour donner plus d’intensité à ses paroles. Cette déclaration pour le moins inattendue avait, évidemment, provoqué l’effet voulu et le jeune homme se délecta de voir l’air interdit sur le visage de Grace. D’autant plus qu’il l’avait appelé Andrea. Il avait toujours été le seul a la surnommé ainsi, par son troisième prénom, et de l’avoir appelé comme ça maintenant signifiait dans un sens qu’il n’avait rien oublié et que ce qui les liait n’avait pas complètement disparut. Evidemment Ethan était un connard, un vrai, celui qui nous insupporte par son caractère détestable mais que l’on ne peut empêcher d’aimer pour son adorable gueule d’ange bien qu’il n’en soit pas un, et il n’éprouva aucun remord lorsqu’il annonça ensuite pour provoquer la désillusion :

- Non en fait je suis en vacances et j’ai décidé de rester un peu à Miami avant de partir pour l’Italie la semaine prochaine. Et toi ? Tu es en vacances ? Si jamais tu as un shoot’ pour une marque de maillot de bain je serais ravi d’y assister.

Toujours le même. Fidèle à son caractère de macho, Ethan n’avait pas put s’empêcher de lui faire une réflexion qui signifiait implicitement –mais clairement- qu’il n’avait qu’une envie c’était de la revoir en sous-vêtements.

Puis, ignorant complètement la dernière remarque de Grace quand au temps qui filait trop vite, -comme s’il n’en avait rien à foutre- Ethan baissa la tête pour regarder les dégâts irréparables sur son tee-shirt qui avait pris une couleur rouge foncé, des tee-shirts comme ça, il en avait des centaines il se moquait donc bien de devoir en jeter un.

- A croire que même les Frappucino sont dingues de moi.

Ethan releva la tête avec un petit soupir suffisant et adressa un clin d’œil absolument irrésistible à la jeune femme et après lui avoir fait signe de l’attendre, le beau brun se dirigea vers la caisse, et commanda un Frapuccino à la framboise & un café glacé -glissant au passage un compliment à la serveuse qui souria timidement en rougissant de plaisir- et revint vers son amie pour lui tendre sa boisson comme un air de petit garçon qui voudrait se faire pardonner d’avoir renversé la sienne malencontreusement.

- J’ai ma moto dehors, ça te dit d’aller faire un tour ?